Le coquelicot à l'aquarelle

Vous l’avez déjà vu dans les champs de blé, rarement en vase car il ne tient que quelques heures, j’ai nommé le coquelicot. En général, à l’aquarelle, les fleurs sont plutôt faciles à peindre dès lors qu’on les simplifie. Si l’on souhaite s’attaquer à une véritable étude botanique, cela se corse.

Cette fleur est l'une de mes préférées. Elle est fragile, ses pétales sont comme des ailes de papillon : légers, insaisissables, transparents … mais aussi forts et éclatants.  

Peindre un coquelicot à l’aquarelle en créant du contraste

Il existe plusieurs façons de les peindre mais j’ai choisi ici la méthode qui utilise la superposition. Elle nécessite d’attendre que la peinture soit bien sèche avant de peindre le pétale suivant. Le résultat est graphique mais tout de même très « naturel » puisque je vais jouer avec les couleurs et les contrastes.

Pour aller plus loin, je vous ai développé un petit focus « histoire de l’art » en fin d’article dans lequel j’évoque une œuvre majeure de Monet représentant des coquelicots ainsi que plusieurs méthodes pour les peindre dans leur milieu naturel à l'aquarelle.

Mais avant toute chose, faisons nos gammes ! Vous êtes prêts ? C’est parti !

Matériel :

  • Un pinceau à poils naturels de type « petit gris ».
  • Un pinceau rond à poils synthétiques - j’utilise le Princeton Heritage.
  • Du papier aquarelle - j’ai utilisé le 100% coton de Winsor&Newton 300g/m2.
  • Un pot d’eau + un chiffon en coton.

Couleurs :

  • Rouge vermillon français
  • Jaune indien
  • Noir de bougie
  • Vert olive
  • Vert de vessie 

Avec votre pinceau à poils naturels, commencez par peindre le premier pétale avec le rouge vermillon assez chargé en pigments. Tant que la peinture est toujours humide, ajoutez une pointe de noir de bougie très peu diluée en utilisant votre pinceau rond à poils synthétiques (il contient moins d’eau et cela évitera donc de faire des auréoles). Laissez sécher complètement.

Répétez l’opération pour les trois autres pétales. Variez les couleurs et les intensités pour créer du contraste, ajoutez aussi du jaune indien. Cela rendra votre coquelicot vivant et lumineux. Petite astuce : même lorsqu’une fleur semble n’avoir qu’une seule et même couleur, il est important d’utiliser plusieurs teintes. L’ombre et la lumière sur la fleur révèlent souvent une grande variété de nuances.

Ajoutez du noir si vous ne le trouvez pas assez présent ou intense.

Passons à la tige en utilisant un mélange de vert olive et vert de vessie et en créant une légère fusion entre la fleur et la tige. Ajoutez un bouton non encore éclot si vous souhaitez.

Et voilà, j’espère que cette manière de représenter le coquelicot vous plait.

Dites-moi en commentaire quelles sont les fleurs que vous aimez le plus peindre à l’aquarelle. Et surtout, n’hésitez pas à me montrer vos créations en me taguant sur Instagram.

Focus « Les coquelicots » de Claude Monet  

 

Le tableau « Les coquelicots » est une peinture à l’huile sur toile réalisée par Claude Monet en 1873, qui se trouve actuellement au musée d’Orsay. Pas d'aquarelle ici donc, mais il est important d’ouvrir ses horizons lorsqu’on travaille un sujet ou que l’on cherche l’inspiration. Les grands maîtres se sont emparés de beaucoup de sujets avant nous.

Dans le tableau de Monet, on voit bien que ses coquelicots ne sont pas réalisés de la même manière que nous venons de le faire puisqu’il s’agit d’une œuvre impressionniste (mouvement visant à représenter le caractère éphémère de la lumière et ses effets sur les couleurs et les formes). Dans ce paysage, les coquelicots sont donc réalisés par de petites touches de peinture rouges/orangées dans un champ. Mais si l’on y regarde de plus près, le peintre a tout de même utilisé des variations de couleurs sur ceux-ci. On y trouve deux intensités de rouge ce qui permet de créer un contraste et un mouvement intéressants. Il ne s’est pas attardé à représenter le cœur noir du coquelicot. Cela aurait alourdit le tableau et l’ensemble n’aurait pas été aussi léger, fugace et lumineux.

Mais alors, comment peindre un champ de coquelicot à l’aquarelle ?

 

Pour peindre les coquelicots dans leur milieu naturel à l’aquarelle et garder l’intensité de leur couleur chatoyante, deux techniques principales s’offrent à nous : le travail dans le mouillé, ou la réserve de blanc.

Le travail dans le mouillé consiste à mouiller tout le champ, avec un jus plutôt clair, et, sans attendre qu’il ne sèche complètement, ajouter des touches de rouge avec un jus très concentré. Le résultat sera alors très flou.

L’autre technique consiste à peindre le champ en prenant soin de laisser de petites zones blanches (soit à main levée soit en utilisant du fluide de masquage), puis d’attendre que la peinture sèche avant d’y poser les touches de rouge. 

Vous pouvez également mixer les deux méthodes au sein d’une même peinture.

   

 

Prêt à peindre un champ de coquelicots à l'aquarelle ? Si oui, quelle méthode allez-vous choisir ?

N’hésitez pas, là encore, à me montrer vos œuvres ou me laisser vos commentaires :)

 

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